Association Loi 1901
– Toulouse –
Association Loi 1901
– Toulouse –
Association Loi 1901
– Toulouse –
Résumé de la conférence du Pr Pierre Carles : « Tuberculose et peinture ».
Cinq grands peintres sont décédés jeunes, atteints par la tuberculose.
Pieter Bruegel l’ancien (1525-1569) dont la vie est peu connue, est un peintre passionnant : paysagiste, premier peintre de marine, graveur de Jérôme Bosch, peintre de rêves et de cauchemars. Ses contemporains l’appellent Pieter le drôle (Margot l’enragée, combat de Carnaval et de Carême) et surtout le paysan (les moissonneurs, la fenaison). Son utilisation importante du rouge s’expliquerait car il crachait du sang. Il est l’ancien de la dynastie brueghelienne, père de deux peintres et grand-père d’un troisième.
Anton van Dyck (1599-1641) est un prodige, possédant un atelier à dix-sept ans. Portraitiste, il peut mener plusieurs portraits en même temps, une pose d’une heure lui suffit pour photographier les traits et le caractère de son modèle. Quelques portraits de femmes cachectiques et d’apparence démunie, non nominées, émaillent la fin de son œuvre. Reproduisait-il sa propre souffrance ?
Antoine Watteau (1688-1721) débute sa tuberculose à dix-huit ans. Elle minera toute sa courte vie et ce grand paysagiste voyagera par la pensée grâce à sa peinture.
Très peu attachant est Paul Gauguin (1848-1903) père de huit enfants, tirant le diable par la queue, grand voyageur, surtout connu pour ses peintures dans les îles de Tahiti et des Marquises où il laissera de mauvais souvenirs pour sa façon de traiter les vahinés. En dehors de ses peintures, il est peu recommandable : alcoolique, morphinomane et érotomane (sa dernière maison s’appellera « la maison du jouir »). Il mourra miné par un ulcère eczématisé de la jambe, tuberculeux et syphilitique.
Quant à Amedeo Modigliani (1884-1920) sa tuberculose a failli le tuer à dix-huit ans. Il en mourra à trent-six ans ayant brûlé la chandelle par les deux bouts : alcoolique et toxicomane. Ses nus et ses portraits aux figures allongées, très appréciés ont été peints à Paris de 1906 jusqu’à sa mort de méningite tuberculeuse.
L’influence de la tuberculose sur la peinture se retrouve à Florence où Simonetta Cattaneo, épouse Vespucci, dite la Sans pareille, beauté disparue à vingt-trois ans de tuberculose servira de modèle à Botticelli tant dans des peintures profanes que posthumes (Vénus et Mars, la naissance de Vénus, etc.). Piero di Cosima, peintre florentin la représentera sur un portrait posthume, véritable symbole de la tuberculose.
Edvard Munch (1863-1944), peintre norvégien, sera marqué jusqu’à trent-cinq ans par la mort de sa mère et celle de sa sœur morte à quinze ans de tuberculose. Anxiété, troubles existentiels, dépression marqueront sa peinture : « je ne peins pas ce que je vois mais ce que j’ai vécu » Son tableau le plus célèbre : le cri, traduit ses problèmes morbides : « je sentais un cri infini qui passait à travers l’univers et déchirait la nature » Il se bouche les oreilles pour ne pas s’entendre crier.
L’Enfant malade IV – Edvard Munch, 1907 – Source Wikipédia
Même si on peut discuter l’existence de la tuberculose chez certains, surtout dans les temps anciens, elle nous a permis une étude de certains peintres virtuoses.