Quelles perspectives pour la solidarité internationale ? – par le Pr Philippe Douste-Blazy

Le Professeur Philippe Douste-Blazy a été de 2008 à 2017 secrétaire général adjoint à l’ONU, chargé des sources novatrices de financement du développement, auprès du secrétaire général.

Il a parfaitement défini dans son exposé les trois aspects de la mondialisation telle que nous la vivons actuellement ; si la mondialisation de l’économie et de la communication concerne tous les citoyens du monde, peu de choses ont été faites pour la solidarité centre états ; les riches sont de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres. Un milliard et demi de personnes vivent avec 1,9 dollar ou moins par jour ; la malnutrition chronique des femmes enceintes dans les pays pauvres, par carence en vitamine B, est responsable d’une diminution du QI de trente pourcent de leurs enfants à l’âge de 3 ans ; quarante pourcent des bébés nés en Afrique sub-saharienne seraient concernés. Outre la dénutrition, ces mêmes pays cumulent d’autres pathologies : SIDA, tuberculose, hépatite, paludisme, avec des difficultés souvent insurmontables à l’accès aux soins.

Philippe Douste-Blazy a expliqué comment grâce à UNITAID en prélevant une petite somme sur chaque billet d’avion dans dix pays au monde volontaires, cinq milliards ont pu être récoltés en dix ans ; ils ont servi surtout à la lutte contre le SIDA des enfants en pays sous-développés.

Beaucoup reste à faire ; une nouvelle organisation, UNITLIFE, et une taxe modeste sur les transactions financières permettraient de dégager de nouveaux financements. L’attribution de médicaments à bas coût à ces pays reste aussi une lutte à poursuivre, même si les grosses firmes pharmaceutiques s’y opposent ; tout ceci doit se faire avec la collaboration des dirigeants politiques, des acteurs fortunés du privé, et les associations humanitaires.


Les Prs Philippe Douste-Blazy et André Barret