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Cathédrales - Le temps de l’œuvre, l’œuvre du temps - par M. François Icher


Conférence du 7 octobre 2024


La cathédrale est l’église où se trouve la « cathèdre », c’est-à-dire le siège de l’évêque.


Elle est située dans un quartier qui regroupe le palais épiscopal et son administration, l’Hôtel-Dieu, hospice pour les pèlerins ou « pieds poudreux », et l’université. Entre 1050 et 1350 furent construites quatre-vingt cathédrales et des milliers d’églises grâce au développement et à la prospérité économique de l’agriculture ; on comptait un édifice religieux pour deux-cent habitants et le pouvoir du seigneur local fit place plus ou moins au pouvoir de l’évêque. Le travail de la pierre se développa progressivement sans faire disparaître les charpentiers toujours indispensables.


La première cathédrale gothique (du nom de « Gotico » donné par les italiens et synonyme pour eux de barbare) est la cathédrale de Sens même si les premières voûtes en croisées d’ogives ont été édifiées en 1144 à Saint-Denis par l’abbé Surger ; mais il s’agissait d’une abbatiale et non d’une cathédrale. L’avantage essentiel de cette architecture gothique est de permettre par sa solidité des ouvertures murales qui, à travers de magnifiques vitraux, laissent entrer la lumière.


L’art gothique est « un art savant, voulu par des savants, construit par des savants ». Il fait appel d’abord à un Maître d’ouvrage qui a le pouvoir et l’argent, le sien ou celui qu’il récolte par des quêtes, des legs, la vente d’indulgences… La Fabrique gère la bonne marche et le financement des travaux. Le Maître d’œuvre reconnaissable à ses attributs, le compas et l’équerre, dirige les travaux sur le chantier par contrat passé avec le Maître d’ouvrage. L’édification de la cathédrale nécessite la présence à proximité d’une carrière et d’une forêt car le transport des matériaux à l’aide de chevaux puis de bœufs revient très cher ; quand c’est possible on préfère le transport plus rentable par bateaux surveillés par des « gens d’armes ».


Les ouvriers sur place, sédentaires ou itinérants, sont très nombreux. Ils sont « engagés » c’est-à-dire payés par gage chaque semaine ; s’ils ne conviennent pas ils sont « dégagés ». On distingue les apprentis, les manœuvres, les compagnons et les maîtres. Ils travaillent toute l’année sauf en hiver, quand le mortier ne peut pas durcir à cause du froid ; on recouvre alors les bâtis provisoirement avec du chaume pour les protéger ; c’est le temps du « chômage ». Les métiers nécessaires sont nombreux ; on distingue les terrassiers pour les fondations, les tailleurs de pierre, les « imagiers » ou sculpteurs, les peintres qui colorent toutes sculptures, les plâtriers, les briquetiers, les charpentiers, les verriers, différents des faiseurs de vitraux, mais aussi les taillandiers qui entretiennent les outils, les serruriers, les maréchaux-ferrants, les fondeurs de cloche, les cordiers, les couvreurs, les puisatiers qui procurent par forage l’eau pure indispensable.


La construction d’une cathédrale prend beaucoup d’années ; le Maître d'ouvrage, souvent, meurt avant son achèvement et ne peut assister à sa consécration.



M. François Icher, Pr Jean-Paul Carrière



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